Leader l’an dernier du classement établi par l’Express, la capitale de l’Anjou est désormais dépassée par Rennes et Limoges. Ce résultat décevant est-il imputable, sinon en totalité du moins en partie, à la majorité municipale actuelle ?
Cote en léger repli pour Angers, habitué depuis plusieurs années à truster les meilleures places du fameux palmarès dressé par le magazine L’Express qui mesure régulièrement le degré de bien-être à la fois personnel et professionnel des citadins français. Leader en 2017 de la première catégorie, la ville dirigée depuis quatre ans par Christophe Béchu décélère en troisième position, devancée désormais par Limoges (+1) et surtout Rennes qui bondit littéralement, passant du 7ème rang à la plus haute marche du podium.
Si ce résultat ne traduit en rien une dégringolade, le symbole qu’il crée dans le microcosme municipal a été rapidement saisi au bond par l’opposition de gauche qui voit dans le déclassement opéré par l’hebdomadaire les signes d’une « perte d’attractivité liée à l’absence d’une véritable stratégie de développement ». Ces arguments purement politiques , assénés à deux ans des prochaines élections, sont-ils recevables ?
Des résultats en décalage dans le temps
Le palmarès de L’Express se fonde sur plusieurs critères relatifs au cadre de vie, à l’éducation, aux prix de l’immobilier, à l’accès aux soins et à la sécurité. Sont notamment pris en compte, pêle-mêle, la proximité des lieux de villégiature, à la mer ou à la montagne, les bonnes ou mauvaises dispositions du climat (avec le nombre d’heures d’ensoleillement), le dynamisme de l’offre culturelle, le taux de réussite au baccalauréat, l’effectif étudiant, le taux de délinquance, le niveau des loyers et la valeur global d’un logement ancien à la vente.
Or la plupart des paramètres ne sont pas mesurés à l’instant T : outre les aléas météorologiques qui, jusqu’à preuve du contraire, échappent à la volonté des élus, les chiffres de la sécurité remontent à 2015, un an seulement après la prise de fonction du maire actuel. Certains relevés sont même antérieurs à son mandat, comme la part de la population recensée dans les transports en commun (2013), les résultats du bac (2013-2015) ou le taux de pauvreté (2013). La comptabilisation des étudiants couvre, quant à elle, la période 2014-2015. En définitive, les données les plus récentes portent sur l’immobilier (2017) et la qualité de l’air (2016-2017).
Parmi les indicateurs qui déterminent l’attractivité économique du territoire, catégorie dans laquelle Angers perd une place (19ème), il y a le taux de chômage, tel qu’il s’établissait…au 31 décembre 2016, le nombre total d’emplois (2015) et son évolution entre 2005 et 2015, la part des cadres dans la population active (2013), le taux d’insertion des jeunes (2013) et le revenu médian par habitant (2013).