Le député-maire de Beaufort-en-Vallée a déposé une résolution visant à rendre obligatoire des stages en entreprise pour chaque député français.
En mai dernier, l’association Entreprise et Progrès avait livré des chiffres assez incroyables révélant que seuls 10% des députés français peuvent justifier d’« une expérience sérieuse en entreprise ». C’est peu, très peu pour élus qui, rappelons-le, avaient examiné et voté l’accord national interprofessionnel en 2013, et validé l’année suivante le Pacte de Responsabilité accordant des baisses de charges aux employeurs. Connaissaient-ils si bien leur sujet ?
S’immerger dans l’entreprise
Il est permis d’en douter. Un député, élu en Anjou, a décidé de pendre le dossier en main et de corriger cette anomalie qui aggrave encore un peu plus le décalage entre les institutions et la réalité quotidienne des français. Il s’agit de Jean-Charles Taugourdeau, maire UMP de Beaufort-en-Vallée et député de la troisième circonscription de Maine-et-Loire. Cet élu de 61 ans connaît bien le monde professionnel : au début des années 1980, il avait créé une entreprise d’horticulture, spécialisée dans les plants potagers. Une affaire qu’il a conduite jusqu’en 2011, parallèlement à sa carrière politique ponctuée de mandats municipaux et parlementaires.
L’élu vient de déposer un projet de résolution qui vise à rendre obligatoire « un stage de 10 jours minimum » pour chaque député français afin de leur permettre de « suivre le quotidien du chef d’entreprise et des salariés, et d’acquérir une meilleure connaissance du milieu professionnel ».
Si ce règlement est adopté tel quel, les députés devront passer une semaine de stage chez un artisan, une deuxième période dans une PME, et une troisième, la dernière, dans une plus grande entreprise.
Certains élus de gauche seraient prêts à soutenir ce projet.