La situation des entreprises angevines s’est encore dégradée au premier semestre 2015, confirme un bilan dressé par le tribunal de commerce de Maine-et-Loire.
La croissance a rebondi en France au premier trimestre 2015 (+0,6%), mais les entreprises, petites surtout, tardent à récolter les fruits de ce début de reprise. Le bilan dressé par le tribunal de commerce d’Angers, qui porte sur les six premiers mois de l’année et concerne l’ensemble du département, confirme cette spirale négative. Les chiffres traduisent une nouvelle dégradation de la situation sur le territoire, après une année 2014 déjà très difficile.
Le petit commerce et le bâtiment souffrent
En six mois, les juges ont ouvert 349 procédures collectives –sauvegarde, redressement ou liquidation -, soit déjà quarante de plus qu’au premier semestre 2014 (309). Dans le détail, le tribunal a prononcé 248 liquidations qui sont des fermetures pures et simples d’entreprises. Il a engagé 68 redressements judiciaires et 5 plans de sauvegarde pour assainir la situation financière d’établissements en difficulté. Le nombre de salariés concernés par ces mesures passe de 720 fin 2014 à 1 200 à mi-2015.
Sur l’ensemble de l’année 2014, le tribunal de commerce avait lancé 616 procédures, après 571 en 2013 et 414 en 2012. En deux ans, leur nombre a progressé de 20%. Dans 7 cas sur 10, le processus judicaire s’est soldé par une liquidation, entraînant des licenciements et « des difficultés économiques » pour les créanciers qui ne seront jamais remboursés.
28% des entreprises en faillite sont des petits commerces. Le secteur du bâtiment, quasiment à l’arrêt depuis trois ans, concentre 26% des dossiers examinés par le tribunal de commerce d’Angers. On trouve ensuite les hôtels, bars et restaurants (16 %).
Petite éclaircie en revanche pour les industries orientées à l’export : profitant d’une baisse de l’euro, les sous-traitants positionnés dans le luxe et l’aéronautique ont connu un regain de vigueur cette année. Idem pour les équipementiers de la filière automobile.