Le conseil d’agglo a entériné le report à partir de 2019 de la construction de la ligne B qui doit relier Monplaisir au campus universitaire de Belle-Beille.
Voilà une promesse que le maire et président d’Angers Loire Métropole Christophe Béchu ne tiendra qu’à moitié : la ligne B du tramway, très attendue par les habitants de Monplaisir et les milliers d’étudiants qui se rendent chaque jour à l’université de Belle-Beille, sera bien mise en chantier au cours de l’actuel mandat municipal. Mais son inauguration se fera sous le suivant (en 2022 probablement), dont nul ne sait s’il sera exercé par la droite ou la gauche.
L’actuelle majorité justifie ce report par des impératifs financiers, quand certains autres, dans la minorité socialiste, croient aussi y lire une manœuvre politique. En repoussant le chantier en fin d’exercice, Béchu s’épargnerait une dure et longue controverse avec les commerçants et les riverains de la future ligne afin de se faciliter une prochaine candidature à la Mairie en 2020.
Contre l’avis des électeurs ?
Pour le reste, il fut surtout question de gros sous, lundi soir, lors du débat communautaire qui devait préluder au vote crucial de l’orientation adoptée le 29 janvier actant le report du projet. Pour l’exécutif, les finances de l’agglo sont trop fragiles pour supporter un investissement aussi lourd (245 millions d’euros, dont 84% à la seule charge de la métropole). Pour Marc Laffineur, trésorier de la collectivité, le calendrier initial des travaux aurait inévitablement conduit les élus communautaires à serrer la vis fiscale dans leurs communes respectives, ce à quoi presque tous, y compris Béchu, se sont refusés devant les électeurs.
Selon Christophe Béchu, le nouveau timing des travaux donnera à l’équipe en place « un délai de 24 mois supplémentaires pour réfléchir à d’autres leviers de financement » autre que des hausses d’impôt. A gauche, on rétorque que ce temps prétendument gagné est autant de terrain perdu pour le territoire, pour Angers, sa compétitivité, son attractivité, ses quartiers et surtout ses habitants. En 2014, à l’issue de la campagne des municipales au cours de laquelle la quasi-totalité des candidats avaient proposé un projet de seconde ligne dans les six ans, « 100 % des électeurs angevins avaient », de fait, « demandé que le tram roule en 2020 » a souligné l’ancien maire PS d’Angers Frédéric Béatse.