Alors qu’ils ont appris la liquidation de leur entreprise jeudi dernier, les 351 salariés de Thomson Angers multiplient depuis les manifestations. Ayant le sentiment d’avoir été lâchés, ils bloquent depuis trois jours le boulevard Gaston Birgé où se trouvent leur usine. L’avenir de cette grande friche industrielle va désormais se poser de manière cruciale.
Désespérés, en colère, abattus: depuis qu’ils ont appris la liquidation de Thomson Angers, les salariés ont décidé de se manifester. Ils bloquent depuis trois jours le boulevard Gaston Birgé espérant ainsi être entendus par les élus. Les « Technicolères », surnom qu’ils se sont donné, comptent bien demander au Groupe Technicolor de verser à chacun d’entre eux des indemnités à hauteur de ce qu’ils estiment avoir subi. Le DG du Groupe, Frédéric Rose, a déclaré en fin de semaine qu’il prendrait ses responsabilités et qu’il apporterait une « contribution financière » au plan social. Les modalités du plan pourraient être dévoilées cette semaine. Les discussions vont désormais porter sur le montant de ces indemnités que le Groupe entendra verser.
Angers souhaite acquérir l’usine Thomson
Reste par ailleurs l’avenir du site. Que faire de cette friche industrielle? La ville souhaite acquérir ce terrain pour que puisse s’installer à terme des sociétés spécialisées dans l’électronique professionnelle comme Eolane, un moment interessé pour reprendre l’usine. Mais ce sera long car les conditions pour pouvoir s’implanter sont loin d’être idéales. Il faut se rappeler que Thomson Angers a été longtemps la principale entreprise angevine, fleuron de l’économie, ayant employé plus de 2500 salariés à une certaine époque. Dans les années 70, Thomson Angers tournait à plein régime et produisait de l’électronique grand public comme des décodeurs.
Thomson Angers: 13 hectares de friches industrielle à dépolluer
Les 13 hectares de superficie du site présentent les stigmates de cette age d’or: des couloirs à perte de vue, des milliers de mètres carrés d’usine, des centaines de bureaux et un sol… totalement pollué.
Le temps s’est arrêté depuis plusieurs semaines voir années dans l’usine. Au fur et à mesure que l’activité baissait, les lignes de production diminuaient, les bureaux se vidaient. L’usine était devenue beaucoup trop grande pour les 350 derniers salariés. Il va désormais falloir dépolluer, détruire ces vieux bâtiments, réinvestir, implanter de nouvelles structures: un vaste chantier de plusieurs millions d’euros pour Angers qui comptent s’appuyer sur le dynamisme de toute une filière électronique regroupant aussi bien des entreprises performantes qu’un campus (ESEO) en plein développement.