Dans une lettre adressée aux angevins, l’actuel maire d’Angers Frédéric Béatse annonce sa candidature aux élections municipales de mars 2014.
Béatse candidat à sa propre succession, ce n’est pas un scoop. Propulsé par Jean-Claude Antonini sur le fauteuil de maire en janvier 2012, son destin municipal était tout tracé, au grand dam de son collègue et adjoint socialiste Jean-Luc Rotureau qui, pris de court par le choix du patron, a fait profil bas pendant un an et demi avant de se lancer, à son tour, dans la bataille pour la Mairie, quitte à fracturer la gauche dans les starting blocks.
C’est dans ce contexte très tendu que Béatse a fait son annonce officielle de candidature. Sans tapage, par voie de presse d’abord puis en relayant l’info sur Internet. Dans la pure tradition mitterrandienne, il a adressé une lettre à ses administrés pour se poser en rassembleur : « J’aime Angers ! »
Quel est son bilan après deux ans d’exercice ? Un chômage en forte hausse (+13% sur un an à l’échelle de l’agglomération, soit 25 000 demandeurs d’emploi, dont 15 000 en catégorie A) mais une dette modérée, voire maitrisée (153 € par habitant pour un encours de 23 millions d’euros) malgré une forte progression à partir de 2009 (5 € par habitant à l’époque).
Le risque d’une sanction ?
Son bilan est aussi marqué par de gros chantiers. En cours, dont celui du quartier d’affaires Gare + et la rénovation urbaine du quartier Monplaisir. D’avenir, comme le réaménagement des berges de Maine, la deuxième ligne du tramway, la future patinoire à La Baumette. Mais aussi des dossiers en suspens : le devenir du stade Jean Bouin, le prochain centre de Congrès. Et, pour finir, deux grosses taches sur le front économico-social : la fermeture de Technicolor (350 suppressions postes) et celle, beaucoup plus symbolique mais lourde politiquement, du cinéma « Les Variétés » (boulevard Foch).
Voilà pour le climat général. C’est lui qui servira de baromètre aux angevins avant de passer dans l’isoloir les 24 et 30 mars prochains. En attendant, la bataille sera rude pour Béatse s’il ne parvient pas à contenir, sur sa gauche, l’ambition de Jean-Luc Rotureau, et celle, beaucoup plus frontale, de Christophe Béchu, battu de justesse (600 voix) par Antonini en 2008. Surtout, le maire PS d’Angers devra, comme Béchu en son temps, parvenir à s’affranchir du bilan gouvernental (qu’il soutient), passible d’une sanction électorale.
A 43 ans, l’homme connaît le terrain. Elu conseiller municipal en 1995, il a rejoint l’équipe de Jean-Claude Antonini en 2004 comme adjoint chargé du quartier de La Roseraie avant de prendre le portefeuille de la Politique de la Ville entre 2010 et 2012. Il est natif d’Angers.