Entre la mise en service de la première ligne entre La Roseraie et Avrillé et celle de la seconde annoncée entre Belle-Beille et Monplaisir, il va s’écouler onze ans. Lundi, la communauté d’agglomération a décidé de repousser à 2019 le démarrage des travaux du tramway B. Un calendrier qui décale l’inauguration au prochain mandat municipal, en 2022.
Ceux qui espéraient un désengorgement de Belle-Beille, pris d’assaut le matin par les étudiants et bondé le soir par la migration pendulaire, devront prendre leur mal en patience. Idem pour les habitants de Monplaisir qui comptaient sur une arrivée rapide du tram pour changer l’aspect de leur quartier et entrevoir la perspective d’un désenclavement. En 2014, les principaux candidats à l’élection municipale angevine avaient bâti leur programme sur le projet d’une seconde ligne pour boucler la boucle avec la première, dont les détracteurs continuent à dénoncer la mauvaise orientation qui prive le campus universitaire d’une desserte multimodale.
Vote communautaire le 15 février
Dans les plans initiaux annoncés par Christophe Béchu, les travaux devaient débuter à la fin de cette année 2016 afin qu’ils débouchent sur une mise en service de la ligne B en 2019, à la fin de son actuel mandat municipal. Mais il y a tout juste un an, les premières dissonances se sont faites entendre au sein d’Angers Loire métropole, celle notamment de Marc Laffineur, grand trésorier de la collectivité, qui émettait des doutes sur la pertinence du calendrier au regard des capacités financières de l’agglo. Pour cet élu expérimenté, maire d’Avrillé, la commune qui a accueilli le terminal de la première ligne en 2011, engager aujourd’hui un chantier de cette ampleur, estimé à 245 millions d’euros (dont 84% à la seule charge de la métropole) aurait nécessité une couverture financière par l’impôt, avec « des hausses de 5 à 6% selon les communes ». Impensable pour Christophe Béchu qui a promis la stabilité fiscale et indexera sans doute sa prochaine candidature sur le respect de cet engagement électoral.
Le choix de l’exécutif communautaire a donc été de reporter la majeure partie du futur investissement sur le prochain exercice. les travaux commenceront bien au cours de l’actuel mandat, mais six mois avant la tenue des prochaines élections prévues en 2020. Pour voir rouler le tramway, il faudra attendre trois ans de plus. Un changement de calendrier que le conseil d’agglomération devra entériner le 15 février.