Comme dimanche dernier, les commerçants de l’agglomération angevine ouvriront leurs magasins le 22 décembre prochain. Il s’agit d’une autorisation exceptionnelle délivrée par le Maire.
Que l’on ne s’y trompe pas : les ouvertures dominicales ne sont toujours pas autorisées à Angers. Cette année, la municipalité en place a seulement décidé, d’un commun accord avec l’ensemble des maires de l’agglomération, de fournir, pour les deux dimanches 15 et 22 décembre 2013, des dérogations aux commerçants afin de leur permettre d’ouvrir leurs boutiques en ces jours de grande affluence.
Les maires peuvent accorder jusqu’à cinq autorisations exceptionnelles par an. A Angers, il n’y en aura que deux cette année, celles du mois de décembre. En 2012, il n’y en avait eu aucune, au grand dam des petits commerçants locaux. A Nantes, c’est pire : depuis bien longtemps, faute d’accord, le conseil d’agglomération s’oppose systématiquement à la délivrance de ces dérogations, y compris en période de fêtes. C’est encore le cas en cette fin 2013.
L’an dernier à Angers, le débat avait pris un relief particulier en raison de la présence du gros centre commercial Atoll à Beaucouzé : ce complexe avait ouvert ses portes huit mois plus tôt (avril 2012) et, à l’époque, les petits commerçants craignaient qu’un traitement de faveur soit accordé à cette grosse locomotive dont un des objectifs vise à drainer un nouveau flux de consommateurs en provenance de l’ouest du département, en les détournant de l’aire nantaise. Finalement, même l’Atoll en avait été pour ses frais.
Pour info, le rapport Bailly, commandé par le gouvernement pour désamorcer les nombreux litiges qui opposent certaines enseignes (parisiennes notamment) à propos du travail dominical, propose de porter de cinq à dix, voire à douze, le nombre maximal d’autorisations d’exceptionnelles les dimanches. Qu’apportera une telle mesure dans des villes comme Angers et Nantes où les blocages survenus ces dernières années ont davantage relevé de l’idéologie politique que du pragmatisme économique ?
Rappelons que c’est la loi de modernisation de l’Economie de 2009 qui régit aujourd’hui le travail dominical : ce texte, critiqué pour sa grande complexité et ses innombrables régimes d’exceptions, prévoit notamment des dérogations automatiques pour les commerces situés en zones touristiques et thermales et les bassins de consommation de plus d’un million d’habitants, deux catégories dans lesquelles n’entrent ni Angers, ni Nantes.