Des auto-entrepreneurs se sont symboliquement mobilisés devant l’agence Pôle Emploi Angers La Roseraie. Ils s’opposent à la réforme de leur statut.
C’était leur appel du 18 juin : comme à Nantes, des dizaines d’auto-entrepreneurs angevins sont venus exprimer leur colère aujourd’hui devant Pôle Emploi. Depuis plusieurs semaines, ils ont engagé un bras de fer avec la ministre en charge du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel qui souhaitent réformer leur statut.
L’auto-entrepreneur dénaturé ?
Le futur projet de loi, qui sera présenté fin juillet en Conseil des ministres, prévoit de limiter à deux ans l’exercice d’une activité en auto-entreprise dès lors que le chiffre d’affaires réalisé dépasse le seuil intermédiaire de 19 000 euros pour les activités de services et 47 500 euros pour les activités de vente de marchandises.
Pour les auto-entrepreneurs, cette mesure revient à dénaturer un régime qui offre des souplesses administratives et des nombreux avantages fiscaux (franchise de TVA, réduction de charges etc…).
900 000 auto-entrepreneurs sont aujourd’hui en activité en France (un peu moins de 10 000 en Maine-et-Loire). La moitié d’entre eux sont issus de Pôle Emploi et se sont appuyés sur ce statut simplifié pour renouer avec un parcours professionnel. Selon eux, la réforme de Sylvia Pinel va les contraindre à cesser leur activité et à retrouver les rangs de Pôle Emploi. Envion 80% d’entre eux perçoivent un revenu d’un montant inférieur à celui d’un SMIC.
Un collectif, baptisé Les Poussins, s’est constitué sur internet pour faire pression sur la ministre, déjà confrontée à la colère des organisations professionnelles, telles la FEDAE (Fédération des Auto-Entrepreneurs) et l’UAE (Union des Auto-Entrepreneurs) présidée par un certain François Hurel, qui avait, dès 2007, soufflé l’idée d’un statut d’auto-entrepreneur à Nicolas Sarkozy. Le régime avait été instauré en 2009, au grand dam des artisans qui y voyaient un risque de concurrence déloyale.