Nommé en mars pour suppléer le président Said Chabane dans l’administration du club, Fabrice Favetto-Bon a finalement démissionné. L’intéressé motive cette décision surprise par « des raisons personnelles et familiales ».
Décidément, 2020 restera pour le SCO l’année de tous les chamboulements : l’avenir dira très vite si cette grande lessive, commencée à la fin de l’hiver dernier avec le limogeage du manager général Olivier Pickeu, traduit un second souffle ou une onde de choc qui va immanquablement faire vaciller le club sur ses bases, après un long chapitre de presque dix ans qui avait fait figure d’un long fleuve tranquille.
Hier c’est un nouveau coup de tonnerre qui s’est abattu dans les coulisses d’Angers-SCO : Fabrice Favetto-Bon, devenu président-délégué en mars dernier, a annoncé son départ, moins de six mois après sa nomination. C’est l’actuel actionnaire majoritaire Saïd Chabane qui l’avait propulsé à ce poste pour le suppléer dans l’administration du club et refonder une gouvernance fragilisée par sa mise en examen pour des suspicions d’agressions sexuelles aggravées.
L’annonce a été rendu publique à travers un communiqué, assez peu loquace, dans lequel l’ex-cadre sarthois invoque « des raisons personnelles et familiales » et affirme renoncer à ses fonctions « le cœur lourd ». On n’en saura pas plus pour l’instant : la direction se limite, elle, à confirmer que l’intéressé « ne souhaite pas s’exprimer davantage, ni dévoiler plus avant ses motifs ». Comme pour couper court au risque d’une polémique, elle insiste sur le fait que c’est bien Fabrice-Favetto-Bon « qui a souhaité quitter le club » et qu’elle « respecte sa décision ».
Le séjour-express à la Baumette de cet ancien dirigeant du MUC 72 (Le Mans), reconverti dans le monde équestre à la fin des années 2010 (il avait pris des responsabilités d’ordre marketing au sein de l’association France Galop) sème le doute sur la capacité d’Angers Sco a retrouver la stabilité qui avait fait sa force après le départ de son ancien président Willy Bernard, rattrapé en 2011 par de affaires judiciaires portant sur des fautes de gestion*.
Dans un contexte de crise générale pour le football français lié à l’épidémie sanitaire et l’arrêt des compétitions en mars dernier, cette démission vient couronner, en interne, une série d’épisodes dont l’accumulation rapide (l’ancien milieu de terrain sénégalais Cheikh N’Doye a récemment fait savoir qu’il assignait aussi le SCO aux prud’hommes) a terni l’image d’un club qui s’était façonné depuis sa remontée en Ligue 1 (2015) une réputation de bon gestionnaire, dénicheur de talents (les gros coups « financiers » réalisés depuis 10 ans en attestent), pourvoyeur d’un climat sain et stable à des joueurs prometteurs en quête d’un tremplin vers la très haut niveau.
*ce dernier a engagé une action judiciaire contre Saïd Chabane auquel il réclame des sommes prétendument non versées au moment du rachat du club.