Le patron du Medef 49 dresse un constat en demi-teinte de la situation économique du département, en léger décalage avec les signaux positifs observés au niveau national.
« Ça va mieux » n’a cessé de marteler François Hollande en 2016, au risque de prêter le flanc à ceux qui le soupçonnaient de vouloir repeindre en rose un bilan plombé par trois premières années de croissance molle, de rudes matraquages fiscaux assénés sur les ménages, le tout ponctué d’une forte hausse du chômage (+600 000 inscrits en catégorie A entre 2012 et 2016).
Lors de ses vœux à la presse et aux acteurs économiques locaux, le patron du Medef Anjou Bertrand Schaupp (en photo) n’a pas nié qu’un « retournement favorable » s’est fait sentir au niveau national, malgré les atermoiements sur la Loi Travail qui ont conduit le gouvernement à écarter les mesures fortes prônées par le patronat pour encourager les embauches dans les entreprises : les indicateurs nationaux de décembre confirment une « forte progression des créations d’emplois, de +4,4% en novembre, une baisse faible de -3,4% mais continue du niveau de chômage depuis près d’un an, un gain de pouvoir d’achat de +2,4% sur la même période, des immatriculations de voiture neuves supérieures à 2 millions et un climat des affaires au plus haut depuis 2011 ». Une embellie que l’organisation patronale impute davantage à des facteurs externes (les taux d’intérêt bas, le contre-choc pétrolier et la dépréciation de l’euro) qu’à la politique économique menée par l’exécutif, au crédit duquel elle porte toutefois le CICE et le Pacte de Responsabilité qui, en baissant de 40 milliards les cotisations et l’impôt sur les sociétés, ont permis aux entreprises de « reconstituer leurs marges, de desserrer le joug fiscal, mais aussi d’investir et d’ embaucher ».
L’horticulture angevine en crise
En Maine-et-Loire, les résultats sont « plus contrastés » souligne Bertand Schaupp : certes le chômage y a reculé « de -6,3% sur un an, le climat général s’améliore notamment dans le bâtiment et l’immobilier et le nombre de défaillances d’entreprises a reculé de 15% » mais la « crise frappe encore de plein fouet certains pans de notre économie locale ». L’horticulture, secteur phare de la filière végétale dont l’Anjou s’est fait une spécialité, est en grande souffrance. Une baisse de compétitivité qui s’est traduite, à l’automne dernier, par la liquidation des pépinières Levavasseur (Brain-sur-l’Authion) et de Gaignard Fleur (Ponts-de-Cé). En début d’année, c’est le producteur angevin d’hortensias Sicamus (une centaine de salariés) qui a déposé le bilan auprès du tribunal de commerce. Son président Christophe Camus pointe « une forte concurrence néerlandaise », une baisse globale du pouvoir d’achat dont se ressentent les jardineries et même une mutation des habitudes de consommation défavorable au marché de la plante au profit « d’autres achats ».