La Poste vient d’annoncer une reconversion de son centre du tri installé route de Bouchemaine à Angers. Le gros de l’activité du site sera transféré à Nantes, avec l’essentiel des machines.
C’est un très lourd coup de massue qui vient de s’abattre sur la tête des 180 agents affectés au tri du courrier postale à Angers. Dans les colonnes de Ouest France, la secrétaire de la section CGT parle même d’une « grosse bombe » lâchée par la direction du groupe : le centre de la route de Bouchemaine, à La Roseraie, deviendra dès l’année prochaine un « centre multiflux », une reconversion qui devrait se traduire par le transfert de nombreuses machines de tri vers la plateforme de Nantes qui prendra donc le surplus à sa charge. Pour Angers, cette réorganisation signifie clairement une réduction de la voilure et une perte de capital humain. Près du tiers des emplois serait sur la sellette selon la CGT, soit 70 environ des 180 postes que compte l’effectif du centre, sans compter les intérimaires.
Le courrier en baisse
Du côté de la direction, on ne dément pas ce redimensionnement mais on soutient aussi que le site ne fermera pas en raison du maintien et le renforcement sur place de l’activité colis. Aucun licenciement sec n’est programmé dans le plan qui proposera des procédures de départs volontaires et des reclassements au sein de l’entreprise, avec des formations pour les éventuelles reconversions, « des accompagnements et du dialogue ». La CGT, elle, redoute des mutations forcées et un nouveau choc social pour les salariés de la Poste, secoués depuis plusieurs années par des restructurations à répétition et des fermetures d’agences. Une politique que le syndicat dénonce avec force et juge inadéquate avec la situation réelle de La Poste, avantagée par les baisses d’impôts et de cotisations patronales accordées dans le cadre du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi) et du pacte de Responsabilité.
Depuis longtemps, le groupe justifie ces restructurations par la chute des volumes du courrier au niveau national, concurrencé par Internet, et par la « baisse de la fréquentation dans les bureaux ».