Malgré un déséquilibre croissant entre offre et demande locatives, Angers n’est pas intégré à la liste grandes villes en « zone tendue », une nomenclature qui permet d’appliquer certaines mesures incitatives pour accélérer la mise sur le marché de logements à louer et limiter la flambée des loyers.
Il y a plusieurs mois, le maire Jean-Marc Verchère avait fait parvenir une demande à l’Etat afin qu’Angers soit classée « en zone tendue », comme une trentaine de grandes villes françaises (Nantes, Lyon, Bordeaux ou Toulouse par exemple) marquées par un déficit biens locatif par rapport à l’ampleur de la demande. Un déséquilibre qui enclenche une spirale inflationniste infernale : la hausse irrémédiable des loyers.
Loyers, préavis, logements inoccupés : des mesures spécifiques en zones tendues
Or, une ville reconnue comme « zone tendue » est en droit d’appliquer une certain nombre de mesures pour débloquer le marché, libérer des offres, mais aussi limiter la hausse des prix : les bailleurs n’ont, par exemple, pas le droit d’augmenter au-delà de l’IRL* le loyers entre deux contrats location, sauf à réaliser , dans l’intervalle, des travaux de rénovation d’ampleur (le montant de l’investissement réalisé doit être supérieur de 50% à la dernière année de loyers). En zone tendue, le délai de préavis du locataire est réduit à un mois (contre 3 partout ailleurs), et une taxe sur les logements vacants (depuis au moins 12 mois) pénalisent les propriétaires qui laissent volontairement leur bien inoccupé. Rappelons que les candidats à l’achat d’un bien situé dans ces espaces sont également éligibles au prêt à taux zéro.
Ce dispositif ne sera pas mis en place à Angers, la ville ayant été déboutée de sa demande de figurer parmi les autres centres urbains reconnues comme des zones tendues. La raison ? Le dossier préparé par les élus exigeaient la fourniture de données datant de 2019, époque à laquelle le marché local était moins problématique qu’il ne l’est en 2023. Rappelons que le niveau général des loyers a progressé de +15% environ au cours des cinq dernières années.
Trois communes de l’agglo d’Angers reconnues « zones tendues », avec Cholet
Le maire Jean-Marc Verchère n’exclut pas de réitérer la candidature sur la base d’informations réactualisées, plus conformes aux tendances et ressentis d’aujourd’hui.
Le refus de l’Etat d’intégrer Angers dans le périmètre des zones tendues a également fait bondir une partie de l’opposition municipale, dont Europe Ecologie les Verts qui demande au président de l’agglomération « de déposer à nouveau un dossier pour demander à l’Etat ce classement en zone tendue : car nous sommes dans une situation d’urgence ! ».
Si Angers n’est pas considéré comme une zone tendue par l’administration, trois communes de son agglomération viennent d’intégrer le dispositif : Avrillé, Les Ponts-de-Cé et Trélazé.