Le tribunal de commerce de Niort a prononcé ce lundi la liquidation judiciaire de l’équipementier automobile Heuliez (Deux-Sèvres) en lui laissant tout de même un délai d’un mois pour convaincre un repreneur.
Les 280 salariés du carrossier de Cerizay ont encaissé la décision du tribunal de commerce de Niort avec une quasi-résignation : cette liquidation, ça fait des mois qu’ils s’y préparent.
La semaine dernière, les espoirs d’un rachat des actifs par un repreneur ont été réduits à néant après le retrait des trois principaux candidats : le groupe industriel espagnol Cosmos, le consultant allemand Matthias Bittner et le Français Christian de Léotard n’ont pas souhaité s’engager, jugeant trop incertaine la signature d’un contrat de fourniture de pièces de rechange avec l’allemand Wolkswagen, seule commande apte à garantir l’avenir d’Heuliez, au moins à court terme.
Car l’équilibre très précaire de l’entreprise deux-sévrienne, qui a connu trois dépôts de bilan depuis 2009, repose sur un socle sinistré, celui du marché automobile français frappé par la crise et, plus globalement, celui de la voiture électrique sur lequel il s’est positionné en 2011. Las, cette activité, pourtant présentée à l’époque comme prometteuse, n’a jamais décollé, faute de commandes, malgré l’investissement, au propre comme au figuré, de la présidente de la Région Poitou-Charentes Ségolène Royal.
La même Ségolène Royal qui refuse, encore aujourd’hui, de poser les armes, espérant profiter du délai d’un mois accordé par les juges pour convaincre des repreneurs. Pour cela, elle a besoin de garanties de Wolskwagen, lequel ne devrait pas se prononcer avant le 15 octobre prochain. Sur France 2, l’ex-candidate à l’Elysée a proposé d’investir dans un société d’économie mixte qui prendrait provisoirement les rênes de l’entité Heuliez afin « d’empêcher le dépeçage de l’outil de travail, dans l’attente d’éventuelles prises de commandes ».
La semaine dernière, le ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg avait laissé entendre que l’éxécutif couperait le robinet des aides publiques, après trois tentatives infructueuses.