Malgré le rachat de l’enseigne, l’immense majorité de magasins de France Loisirs, dont celui d’Angers, vont devoir cesser leur activité.
C’est une page, très longue, qui se tourne dans la douleur. France Loisirs, célèbre librairie qui a construit son modèle économique sur la vente de livres par correspondance et sur abonnement, va très rapidement disparaître du paysage angevin où il était présent depuis 1986.
Plus de 100 magasins sacrifiés en France
En vingt ans, la boutique à l’enseigne fameuse, a marqué de son empreinte de nombreux quartiers : d’abord implanté rue Saint-Nicolas (La Doutre), le magasin avait ensuite déménagé place La-Fayette, avant de migrer en plein centre-ville place Mondain-Chanlouineau au premier étage des anciennes halles. En 2003, le « club de livre » a finalement choisi de s’implanter près du Ralliement, en lieu et place de l’ancien cinéma Le Palace (Rue Louis de Romain).
Au niveau national, c’est un chapitre de plus de cinquante ans qui se referme pour France Loisirs. Le groupe, qui a accumulé plus de 14 millions d’euros de dette, a frisé la liquidation judiciaire, avant que le plan de reprise présenté par le fonds de placement Financière Trésor du Patrimoine ne soit validé par tribunal de commerce de Paris. Hélas, les conditions posées par le futur nouveau propriétaire ne prévoient qu’un maintien a minima de l’activité : seules 14 boutiques sur les 122 jusqu’ici gérées par la marque vont fermer. Celles d’Angers et de Saumur (Maine-et-Loire) ne seront pas sauvées. France Loisirs avait déjà traversé la rude épreuve d’un redressement judiciaire en 2017 qui s’était traduit par un plan de continuation l’année suivante.
Les abonnés en chute libre
Une grosse perte d’abonnés (le nombre d’inscrits avait chuté à 800 000 en 2021), combinée à la crise des gilets jaune, celle de la pandémie de Covid-19 et, de manière plus structurelle, la concurrence frontale exercée par l’offre e-commerce, ont été autant de facteurs défavorables qui ont fini par avoir raison du modèle traditionnel et historique de France Loisirs.
En reprenant la marque, Financière Trésor du Patrimoine ne garde que quarante- quatre salariés en CDI sur les 484 que compte l’entreprise. La société France loisirs d’Angers employait 5 personnes (4 salariés et 1 alternant).
Le magasin baissera très rapidement le rideau à Angers, peut-être avant les Fêtes ou juste après. Un choc pour une telle enseigne qui faisait figure d’institution. Angers est loin d’être le seul site concerné : beaucoup de villes comme Périgueux (40 ans de présence) Niort, Alès ou Auxerre, vont perdre leur « France Loisirs ». Dans la plupart de ces territoires urbains, l’activité ne sera pas assurée au-delà du 21 décembre prochain.
Margot Faillie.