La menace d’une grève des chauffeurs de tram angevins, le 25 juin 2011, soit le jour de l’inauguration du tramway, plane. En cause, les salaires et un treizième mois.
D’abord, le fond du problème. Le pourquoi des intentions de préavis de grève de la CGT, de la CFTC et de FO chez Kéolis. Le pourquoi et, surtout, ce qu’ils veulent : « Une réévaluation des salaires à la suite de la flambée de l’inflation, des impôts locaux, du carburant, des prix alimentaires… Et un vrai 13e mois. Actuellement, nous ne touchons qu’une prime. »
Réponse de la direction : « Un accord a été signé en début d’année avec les syndicats majoritaires. Je ne vais pas rouvrir le dossier pour faire plaisir à des syndicats minoritaires qui cherchent une crédibilité. » Bon. N’empêche, Christophe Reineri, directeur de Kéolis Angers, a beau sembler bien sûr de lui, la menace est là. Planant autour du ciel angevin du 25 juin 2011, jour de la fameuse inauguration du tramway, et alors que le maire Jean-Claude Antonini a fièrement annoncé la venue de François Fillon.
2. Comme à Toulouse ?
Les conducteurs du futur tram angevin feront-ils grève lors de cette grande première, comme l’ont fait auparavant leurs collègues toulousains, provoquant l’annulation de la cérémonie ? A voir, à suivre. Mais en attendant, ce 8 juin, CGT et CFTC ont appelé les 430 conducteurs de bus à débrayer de 16 à 17 heures, une initiative suivie par 89 des 149 bus locaux, tout de même.
Qui plus est, FO a rejoint le mouvement à sa façon, par la voix de son délégué Jean-Louis Fourrier : « A la suite d’une réunion avec la direction, mardi matin, nous ne sommes pas satisfaits par les réponses apportées à nos revendications. Si d’ici vendredi la direction ne fait pas d’efforts, nous déposerons le préavis. »
3. « Je m’engage à ce que le tram roule. »
Et si les trois syndicats s’y mettent, ce 25 juin 2011 pourrait devenir un flop mémorable pour la mairie et l’agglo. « C’est du chantage, un jeu syndical dont personne n’est dupe, s’énerve M. Reineri. Les Angevins, à qui ils veulent retirer cette fête, sont pris en otage. Je ne laisserai pas faire ça […] Je m’engage à ce que le tram roule. » Bon (bis). D’accord, mais selon les syndicats, la mobilisation va au-delà des « seuls syndiqués. C’est l’ensemble du personnel qui est mécontent. »
Et alors que le rapport de force engagé semble – une fois n’est pas coutume… – en faveur des syndicats, reste à savoir, en cas d’échec des négociations, combien parmi les 108 futurs conducteurs du tramway d’Angers voudront rouler, et combien ne voudront pas (source : Le Courrier de l’Ouest).