Les hommages se multiplient après la mort du « Roi Jean », qui dirigea la ville pendant 21 ans.
Jean Monnier, l’ancien menuisier devenu maire, est décédé ce vendredi en fin de matinée, vingt ans après avoir laissé son fauteuil à Jean-Claude Antonini. Pour de nombreux angevins, il reste l’homme qui fit basculer la ville du bleu au rose en 1977, coupant la route à Auguste Chupin, candidat déclaré à la succession de Jean Turc, élu quatorze ans plus tôt.
Pour beaucoup d’autres, l’ère Monnier survit à travers les quelques bâtiments emblématiques qui structurent encore aujourd’hui le paysage urbain d’Angers : la Mairie (dans sa partie la plus moderne érigée à l’angle de la rue du Mail et du boulevard de la Déportation), la patinoire du Haras, l’UFR du campus universitaire à Belle-Beille, la galerie d’art David d’Angers, la Bourse du Travail, le Centre des Congrès inauguré un jour de février 1983 en présence de Michel Rocard, alors ministre de l’Aménagement des Territoires, chef de file de cette « deuxième gauche» dont Jean Monnier se sentait proche.
Ses compagnons de route, comme ses adversaires politiques, gardent le souvenir d’un caractère fort épris d’indépendance. Réélu trois fois (1983, 1989,1995), il n’avait pas hésité à rompre avec le parti socialiste afin de repositionner sa majorité municipale au centre-gauche. En 1998, après 21 ans de « règne », le « Roi Jean » prenait la décision d’interrompre son quatrième mandat et de placer sur orbite son n°2 Jean-Claude Antonini. Dix ans plus tard, en pleine campagne électorale, il avait créé une onde de choc politique en soutenant la candidature à la mairie d’Angers de l’UMP Christophe Béchu contre celle de son ex- premier-adjoint.
Pour l’actuel édile Christophe Béchu, « Jean Monnier fut un maire bâtisseur, innovant et visionnaire qui permit à la ville de relever les défis de la fin du XXème siècle ».
Marc Goua, maire de Trélazé rend hommage à « un grand humaniste et à un homme d’action qui ne se contentait pas de parler ».
L’ancien maire PS d’Angers Frédéric Béatse salue « l’engagement associatif, syndical et politique de Jean Monnier. Un parcours ancré dans la réalité de son époque qui lui a permis de faire basculer Angers à gauche en 1977 et de la transformer en grande ville attractive, solidaire et dynamique ».
Jacques Auxiette, ancien maire de la Roche-sur-Yon et président du conseil Régional des Pays de la Loire (2004 -2015) : « Il a participé à l’évolution de la CFTC vers la CFDT ; ce qui a contribué au développement social-démocratique de l’Ouest. L’histoire politique de Jean Monnier est significative de cette gauche chrétienne ».
Un registre de condoléances est mis à disposition des angevins tout le week-end dans l’ancien Hôtel de Ville (10 heures-18 heures).