Face à l’ogre parisien, Angers-SCO avait choisi de cadenasser, réduisant à rien ou presque ses chances de surprendre un adversaire trop fort techniquement pour rester dans la nasse.
Difficile de mettre un adjectif sur l’émotion qui a secoué les supporters angevins, samedi soir, lorsqu’à la 92ème minute l’arbitre Benoît Bastien a sèchement clôturé la 100ème finale de Coupe de France. A 30 secondes près, le SCO envoyait le Paris-Saint-Germain en prolongation, un scénario déjà salué comme un exploit par les observateurs qui, trois jours durant ont répété jusqu’à l’overdose que, dans le monde impitoyable du football, peu compatible avec la légende biblique, David avait peu de chance de résister à Goliath. L’histoire a fini par leur donner raison à la faveur d’un tragique coup du sort qui restera longtemps dans la gorge d’Issa Cissokho, le vaillant défenseur angevin auteur d’un but CSC en forme de coup de poignard. Il restait alors 20 secondes à ses coéquipiers pour déverrouiller le destin. Injouable.
Qu’a t-il manqué au SCO pour réaliser le rêve de ses supporters et donner le vertige aux 20 000 angevins qui s’étaient déplacés au Stade de France ? Sans doute plus d’ingrédients que le faible score de la rencontre ne le laisse supposer (0-1). En Ligue 1, dernièrement, la troupe de Stéphane Moulin avait payé au prix fort ses audaces offensives devant un PSG au réalisme cruel (0-2). Pour la finale de Coupe, Angers a donc choisi de revenir à ses fondamentaux en renfilant le bleu de chauffe défensif, seule manière d’imposer un casse-tête tactique au vice-champion de France. La formule aurait pu réussir, à condition que le SCO parvienne à surprendre son adversaire en fin de match pour contenir dans les temps les dernières vagues parisiennes. Mais le fil de l’intrigue s’est rompu aussi net qu’un film d’Alfred Hitchcok : le choc d’une douche froide suivie de la vague impression de sentir son estomac chuter dans le vide.