Communication d’entreprise : des idées neuves chez Morgan View

Basée à Beaucouzé, près d’Angers, Morgan View révolutionne la communication d’entreprise par l’image notamment grâce à l’utilisation d’une technique d’incrustation numérique semblable à celle utilisée dans les plus grands studios de cinéma. Mais l’agence angevine est aussi spécialisée dans le print, le web et la photo. Rencontre exclusive avec Philippe Vioux, co-gérant de l’entreprise avec Morgan Bariller.

Qu’est ce qui, dans votre parcours, vous a conduit à la création de Morgan View ?

Philippe Vioux : « A la base, j’ai une formation en automatisme et mécanique industriel mais, parallèlement, je suivais des cours au Conservatoire. J’ai tout de suite bifurqué dans le milieu culturel en devenant professeur de musique et en intégrant le group de rock français La Ruda Śląska. Cette expérience m’a permis de rentrer dans le monde de l’image car je me suis vite rendu compte qu’un groupe de musique devait assurer sa propre communication à travers la production de photos, de vidéos et l’organisation puis la diffusion  d’interviews. A partir de là, on a produit avec La Ruda un premier DVD de concert et, dans la foulée, j’ai créé une société avec Romain Guichard qu’on a baptisé les Films du Réel : le but était de créer des médias vidéos pour les groupes musicaux français. Nous réalisions essentiellement des DVD mais aussi des vidéos tournées sous un format inédit à l’époque, le  Live Report,  qui permet de suivre, en un résumé très court de 4 à 5 minutes, la journée d’un artiste dans une salle de concert, côté coulisse et côté scène. Ce format, qu’on appelle vignette aujourd’hui, a beaucoup plu   les télés et les groupes de musique se sont mis à nous l’acheter« .

Quand avez-vous pris conscience que ce type de médias pouvait aussi intéresser les entreprises ?

P.V : « Avec Les Films du Réel, on avait déjà réalisé des petites choses pour les entreprises. Mais on a vraiment pris ce virage lorsque les télés locales, Nantes 7 et Angers 7 qui diffusaient nos documents musicaux, ont disparu. Là, on s’est retrouvé avec un manque-à-gagner important. Sentant que la demande était forte,  on s’est alors intéressé de plus près aux entreprises qui avaient besoin de média. L’idée était d’adapter à leurs besoins notre savoir-faire et notre façon de filmer en assurant, comme pour un évènement culturel, un rendu qui soit le plus dynamique possible, l’image devant se suffire à elle-même, sans voix-off« .

C’est donc à ce moment, en 2009, que naît l’idée de créer Morgan View, une agence apte à regrouper ces différentes techniques…

P.V : « Oui, on s’est lancé dans l’aventure avec deux anciens de l’agence de communication L’Araignée Rouge, dont son directeur à l’époque, Morgan Bariller. J’étais aussi en contact avec Stéphane Lavieille de la société Kreat-box (fournisseur de matériels techniques dans l’évènementiel, NDLR) qui a mis des locaux à notre disposition. Morgan View * est né d’un regroupement de compétences.  D’un côté des communicants, des photographes, des imprimeurs, des créateurs de logos. Nous de l’autre, également photographes et vidéastes, qui apportons, en plus, notre expérience et nos contacts dans le milieu culturel. Stéphane, lui, disposait du matériel technique, lumières, sono, écrans, pour faire de l’évènement« .

Morgan View couvre donc tous les champs de la communication ?

P.V : « Oui, aujourd’hui, grâce à cette structure, nous sommes les seuls dans l’ouest, à pouvoir, sur un même évènement, monter une scène, mettre du son et de la lumière, installer des écrans, et, parallèlement, produire des médias pour l’évènement en question, tels que des tracts ou des plaquettes, réaliser des photos, diffuser des clips vidéos sur nos écrans ou via des réseaux de médias, organiser et sécuriser l’espace. En un seul endroit, on peut créer un évènement dans sa totalité.
Mais la majorité des commandes qui nous parviennent porte sur l’intégration de communications existantes
« .

C’est-à-dire ?

P.V : « On a créé dans nos bâtiments un grand studio vert qui utilise la même technologie que celle employée par les cinéastes : l’incrustation numérique. On tourne une scène devant un fond vert (couleur primaire la plus lumineuse en vidéo, NDLR), puis au montage, on « défonce » le fonds vert (expression consacrée, NDLR) pour y incruster l’image, la photo et le décor que l’on souhaite. Ce trucage, propre au cinéma à l’origine, a été adapté à la communication sous le nom de « RichMedia ». Il permet d’envoyer des mails sous forme de vidéos dont les contenus, cliquables,  peuvent être agrémentés de liens annexes et de fichiers joints, tels que des bons de commandes ou encore des fiches de renseignement etc…
Nous sommes les seuls, aujourd’hui dans l’ouest de la France, à maîtriser ce média-là »
.

* (Morgan View est formé du prénom de Morgan Bariller et de l’anglicisation en « View » du patronyme porté par Philippe Vioux).

2. Communication de crise

Concrètement, que viennent chercher les entreprises auprès de Morgan View ?

P.V : « De l’idée fraîche, de l’idée nouvelle et puis des moyens techniques pour enrichir leur propre communication. Peu d’entreprises, même les mieux équipées, ont un studio vert. Alors ils viennent le louer chez nous. Le groupe Eram, qui a pourtant un service de communication très fourni, s’adresse à Morgan View pour créer un vidéo-mail ou utiliser nos techniques d’incrustation afin de présenter, par exemple, un nouveau concept de magasin« .

De ce point de vue, la crise vous sert ou vous dessert ?

P.V : « Pour les entreprises qui ont l’habitude de communiquer à grande échelle et grands moyens, cela ne change pas grand-chose, elles communiquent toujours. On assiste davantage à une réorientation de budgets« .

Avez-vous un exemple concret ?
P.V : « Oui, un autre de nos clients, Mondial Assistance éditait, il y a encore peu, une newsletter papier sous  cellophane qu’il envoyait à l’ensemble de ses agences. Après un audit,  le groupe s’est rendu compte que ces supports finissaient à la poubelle. On lui a alors proposé une newsletter web sous forme d’un catalogue numérique dont on tourne les pages avec la souris d’ordinateur. Le budget qu’il consacrait jusqu’alors au « print » a été transféré vers ces nouvelles solutions numériques, ce qui lui a permis de gagner de l’argent« .

La crise a-t-elle incité les entreprises à corriger leur communication ?

P.V : « Oui, c’est le cas de celles qui ont ressenti le besoin de se rendre plus visibles et de se remettre dans une sorte de compétition vis-à-vis de leurs concurrentes. En général, ce sont des budgets plus modestes« .

Outre vos plus gros clients Eram, Yves Rocher et Mondial Assistance, qui s’adresse à vous ?

P.V : « Sur le bassin angevin, on a décroché un contrat avec Actiferm, une grosse PME spécialisée dans la pose de portes et fenêtres , ou encore Octave Biz et La Charpente française, le leader européen de l’ossature bois. Pour les reste, on tente de conclure de contrats avec les collectivités locales ».

Vous parvenez à décrocher des appels d’offres ?

P.V : « C’est toujours très compliqué mais ça commence à changer. On vient d’en remporter un en Haute-Vienne : il s’agira de réaliser des vidéos pour le Département. Localement, on commence aussi à être reconnu . Morgan View é été présent en mars à Austin (Texas) dans le cadre de son jumelage avec Angers. Des vidéos sont en cours  de réalisation. Cela nous a permis de nouer des contacts. Pour le compte de la Mairie d’Angers, on vient de refaire tout le catalogue en « print » du Bureau des Congrès (BCDE). On vient aussi de répondre à une autre commande de la Mairie portant sur la réalisation de rushes (épreuves de tournage , NDLR) montrant le tramway vu de la place Molière ».

Quels sont les gros projets à venir chez Morgan View ?

P.V : « On vient d’acheter un drone photo-vidéo : c’est un appareil volant radiocommandé qui permet d’embarquer une caméra à 200 mètres de hauteur. On l’a notamment testé à l’occasion de l’inauguration du centre commercial L’Atoll qu’on a filmé depuis le ciel. C’est une activité qui va nous ouvrir un champ nouveau, notamment celui du cinéma qui vient en complément de notre studio vert. On a décroché un  premier contrat  dans la région de Nantes où, en mai, on ira filmer un acteur déambulant au sommet d’un château d’eau dans la cadre d’un court métrage réalisé pour Polaris Production (« Géraldine, Je t’aime », NDLR). Le drone pourra, à l’avenir, être également utilisé pour faire, en hauteur, du contrôle de bâtiment ou du contrôle thermique« .

Post author

Laisser une réponse