2020 s’achève à peine que la municipalité se projette déjà à Noël prochain : les enseignes seront autorisées à ouvrir trois dimanches en décembre. Une dérogation leur sera accordée également dès les soldes d’été.
Lundi dernier, le conseil municipal d’Angers s’est penché sur un marronnier : les ouvertures dominicales pour les commerces, tous secteurs d’activité confondus. Rappelons que des dérogations permanentes existent déjà -et de jure – pour les enseignes alimentaires, boulangeries, restaurants et autres buralistes, en général jusqu’à 13 heures. Mais pour toutes les autres, ces autorisations resteront limitées à quatre dans l’année : une au coup d’envoi des soldes d’été (le dimanche 27 juin prochain), et les trois dernières en décembre, les 5, 12 et 19 décembre (en 2021, la veille de Noël tombera un vendredi).
Après un exercice 2020 ô combien difficile et perturbé en raison de la crise sanitaire, les possibilités d’ouverture supplémentaires prennent une dimension particulière pour certains commerces qui voient dans la journée du dimanche un moyen d’augmenter leur chiffre d’affaires et de compenser une partie des pertes engrangées durant les deux périodes de confinement. Détail important : Faire travailler des salariés ce jour-là revient à déroger à la règle du repos dominical, valable pour tous : c’est sur ce point particulier qu’ont porté les discussions des conseillers municipaux angevins.
Le sujet divise traditionnellement syndicats et patronat. Entre les deux, le maire d’Angers, assez réservé sur la question des ouvertures le dimanche et peu enthousiaste à l’idée que le dispositif soit amplifié ou généralisé, joue les arbitres et abat plutôt la carte de la modération : quatre ouvertures en 2021, c’est moins que ce que la Loi Macron permet dans ce type de territoire urbain.
Trois dimanches de suite en décembre, c’est aussi inférieur à ce que réclamait le patronat (4). De son côté, la CFDT a proposé de limiter les ouvertures aux après-midis afin de réduire l’impact de la mesure sur la vie personnelle des salariés qui seront amenés, plus ou moins volontairement, à travailler sur un jour traditionnellement -et légalement – chômé.
Rappelons qu’en 2020, les commerces angevins ont reçu cinq autorisations : aux 28 juin, et 6, 13 et 20 décembre initialement prévus, une dérogation préfectorale avait été accordée le dimanche 29 novembre, période de Black Friday et week-end de déconfinement pour les enseignes dites « non essentielles » après un mois de fermeture.