A un peu plus d’un mois de la fermeture définitive de Castorama, des interrogations émergent sur l’avenir de l’autre grosse locomotive du site, Alinéa, dont la maison-mère a été placée en redressement judiciaire.
A eux deux, ils occupent un espace de plus de 30 000 m2, soit presque la moitié de la superficie totale du centre commercial de Beaucouzé. L’un va bientôt disparaître : c’est Castorama dont la fermeture, programmée de longue date (depuis mars 2019) interviendra le 21 juillet prochain. L’autre, Alinéa, reste suspendu à une décision judiciaire, celle du tribunal de commerce de Marseille auprès duquel ses actionnaires (association familiale Mulliez) ont déclaré l’entreprise en état de cessation de paiement, avant que les juges n’enclenchent une procédure de redressement. Objectif de l’opération : geler la dette le temps de trouver un repreneur qui permettra de sauver les 30 magasins de l’enseigne française. Celui d’Angers, installé depuis 2012 au sein du complexe commercial Atoll (Beaucouzé en fait), compte une soixantaine de salariés, mais la marque en emploie 2 000 sur l’ensemble du territoire national.
Le jugement préalable rendu à Marseille indique qu’Alinéa a subi de plein fouet deux coups durs successifs liés au mouvement des gilets jaunes en 2018, puis à la contestation de la réforme des retraites. La crise sanitaire du Covid-19, qui a entraîné la fermeture des magasins pendant deux mois (mars et avril 2020), a encore aggravé les difficultés de trésorerie de l’enseigne, malgré le développement de formules de vente alternatives, comme le drive et le e-commerce. Autant d’épisodes qui ont révélé les failles profondes d’un modèle à la peine dans un secteur d’activité -celui de l’ameublement « design » en kits et bon marché – hyperconcurrentiel dominé par le géant suédois Ikéa et bousculé par les acteurs en ligne.
Un magasin trop grand pour Angers ?
A Angers comme au Mans, Alinéa éprouve les pires difficultés à rentabiliser d’immenses surfaces de vente déconnectées de la réalité du bassin de consommation (17 000 m² à l’Atoll de Beaucouzé). Dans la Sarthe, l’enseigne avait dû réduire de presque 50% sa superficie en 2016. Epoque à laquelle son ancienne maison-mère (Auchan, également sous l’égide de Mulliez) revoyait à la baisse les formats des magasins : 3 000 m2 pour les petites villes, 6 000 pour unités urbaines dites « moyennes » et entre 8 000 et 10 000 m2 pour les grandes métropoles.
Un problème de calibre qui se pose aussi dans le cadre du départ de Castorama : L’espace de 15 000 m² occupé par la marque de bricolage va devoir être découpé en lots « puisqu’il est difficile de trouver une enseigne qui reprenne une telle surface » expliquait en mai dernier au journal Ouest-France Philippe Journo, le président de la Compagnie de Phalsbourg, qui exploite l’Atoll.
c’est surtout le manque de transport, qui prévaut avec des bus qui circule trés peu , comment voulez vous que les gens ne soit pas découragés?