Poursuivi pour des faits d’abus de biens sociaux commis au préjudice de son club de football, le président d’Angers SCO a comparu pendant plus de sept heures devant le tribunal correctionnel d’Angers. Le parquet vient de requérir à son encontre une peine de deux ans d’emprisonnement, dont six mois ferme. Les juges rendront leur décision le 1er juin 2011.
Le procès de Willy Bernard, président d’Angers SCO, s’est tenu aujourd’hui au palais de justice d’Angers.
Après huit heures d’audience, Me Olivier Metzner, ténor du barreau de Paris et avocat du prévenu, a plaidé la relaxe de son client. La décision des magistrats, qui jugera de la culpabilité ou de l’innocence du président du SCO, sera rendue le 1er juin prochain.
Suivront-ils les réquisitions du procureur-adjoint de la République, Guirec Le Bras ? Ce dernier, estimant que Bernard avait fait courir « un risque à l’actif social d’Angers SCO » en détournant à son profit de l’argent appartenant au club, a réclamé à son encontre une peine d’emprisonnement de deux ans, dont 18 mois avec sursis et une interdiction de gérer une société (donc un club de foot professionnelle ou une entreprise) pendant cinq ans.
2. Les faits reprochés
Willy Bernard est poursuivi sur la base de sept motifs d’inculpation, dont des suspicions d’abus de biens sociaux commis en 2009 au détriment d’Angers SCO, faits qui se sont traduits par des mouvements de fonds opérés vers une autre société qu’il dirigeait, Next Generation. Le montant de l’infraction a été estimé par les enquêteurs à 264 000 €. Il est également reproché à Bernard d’avoir produit et fait usage de faux procès verbaux issus du conseil d’administration.
La peine encourue pour ce type de malversations est de 5 ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.
3. Parties civiles
Rappelons que la Ville d’Angers, le Conseil général de Maine-et-Loire, le Conseil régional des Pays de la Loire, la Ligue de football professionnel et la Fédération française de football, qui considèrent avoir été floués par le patron du SCO, se sont constitués partie civile dans ce procès, et demandent des réparations, d’ailleurs symboliques pour la plupart d’entre-elles.
Le conseil Régional, par exemple, réclame un euro en cas de condamnation du prévenu, tout comme la Ville d’Angers qui estime que les agissements de Mr Bernard ont porté atteinte à l’image de la Ville et à la confiance établie entre les deux partenaires.
Depuis la mise en examen de Willy Bernard, le club de football professionnel Angers SCO est géré par un administrateur judiciaire.