Dans son dernier rapport publié hier 25 septembre, la chambre régionale des comptes estime qu’entre juillet 2006 et juin 2011, la municipalité d’Angers n’a pas exercé un contrôle suffisant sur le club de foot en lui versant des subventions trop importantes et « injustifiées ».
Durant cette période (2006-2011), Angers SCO était dirigé par Willy Bernard. L’ex PDG du club avait été mis en cause pour sa gestion et condamné en mai dernier pour abus de biens sociaux, abus de crédit, faux et usage de faux.
A cette époque la Ville d’Angers, alors dirigée par Jean-Claude Antonini, a versé 8,5 millions d’euros à la société anonyme sportive professionnelle Angers SCO (SASP), dont 3,8 millions d’euros en dotations financières directes.
Des missions d’intérêt général non « attestées »
Dans son rapport, la cour des comptes estime que les subventions versées pour « missions d’intérêt général » ne sont pas « suffisamment justifiées ». Et elle ajoute : « des versements d’importance variable sont effectués en fin d’exercice, venant abonder la trésorerie du club dans les semaines qui précèdent la présentation des comptes à la direction nationale de contrôle de gestion (DNCG). L’information donnée selon laquelle il s’agirait d’avances pour des missions d’intérêt général à intervenir, ou des défraiements pour missions d’intérêt général intervenues, n’est pas attestée ».
Le rapport recommande à la Ville d’Angers d’être à l’avenir plus attentive quant au bien-fondé de la dotation financière qu’elle concède à Angers SCO, notamment pour ce qui concerne les subventions versées pour des missions d’intérêt général, lesquelles doivent pouvoir être mieux justifiées.
Angers Sco n’a pas rempli ses obligations
Sévère avec la municipalité, la chambre régionale des comptes épingle également Angers-Sco. Selon elle, le club ne rempli pas ces obligations durant cette période. Le rapport relève notamment :
– les comptes financiers sont systématiquement transmis avec plusieurs mois de retard, notamment entre 2007 et 2010
– Il n’y a pas de réunion annuelle du comité de suivi
– Les notes d’alertes du Conseil de gestion n’ont pas entrainé de contrôle des comptes du club
Selon la Ville d’Angers, les services municipaux , alertés par la fragilité du club à l’époque, auraient considéré que la direction de contrôle de gestion ( DNCG dfe la FFF) était plus à même qu’eux d’apprécier le niveau du risque.
La chambre régionale estime que Les retards répétitifs de transmission des rapports des commissaires aux comptes notamment, auraient toutefois dû alerter sur le risque de sérieux dysfonctionnements.
La Ville explique avoir pris acte de ces remarques et assure vouloir renforcer son contrôle sur le club.