Le club a dépensé 7,5 millions d’euros pour s’offrir les services de Paul Bernardoni, un gardien de but de 23 ans. Un record.
Au sein d’Angers SCO, la filière nîmoise commence à s’étoffer : après Rachid Alioui, Sada Thioub et Antonin Bobichon, tous engagés en 2019, Paul Bernardoni vient compléter la liste des anciens « crocos », auteurs de saisons remarquables avant et après la remontée du club gardois en Ligue 1 il y a deux ans.
Le transfert en Maine-et-Loire du très coté portier du NO, annoncé depuis déjà plusieurs semaines, bouscule la hiérarchie qui prévalait jusqu’alors sur ce poste stratégique de la défense angevine. Ludovic Butelle, 37 ans, incontestable titulaire depuis son retour en 2018 (avec Zacharie Boucher puis Danijel Petkovic pour suppléants), mais pénalisés par certaines prestations décevantes au cours du dernier exercice, devra passer la main à Paul Bernardoni, un autre gaillard d’1,90 mètre, l’un des gardiens les plus scrutés de la Ligue 1.
Pour le faire venir, Angers a dû mettre beaucoup d’argent sur la table : 7,5 millions d’euros, une somme inédite pour le club qui pulvérise son précédent record lié au recrutement de l’attaquant Enzo Crivelli en 2017 (4 millions).
Au-delà des considération sportives, ce renfort représente un excellent placement pour le SCO : engagé pour quatre saisons, le désormais ex-bordelais, prêté à Clermont Foot (Ligue 2) entre 2017-2018 puis au Nîmes Olympique, fraîchement promu au sein de l’élite, est très jeune (23 ans) et affiche un parcours professionnel déjà conséquent, avec 84 matchs de Ligue 1 à son actif et 18 sélections en Equipe de France Espoirs. Bernardoni est aussi titré au niveau international : en 2016, il est devenu champion d’Europe avec les U19 dont il constituait le dernier verrou, sur le terrain.
Avec cette recrue de choix, Angers SCO franchit un palier : jamais le club n’avait misé une telle somme sur un joueur. Jusqu’ici, la stratégie de l’équipe dirigeante reposait sur une certaine retenue financière liée à l’étroitesse de ses marges budgétaires (une des plus petites de Ligue 1) et à une philosophie qui a fait sa réputation au plus haut niveau : dépenser malin sur des profils à gros potentiel et s’octroyer une belle plus-value en deux ou trois ans. Cette tactique s’est révélée payante sur des noms désormais connus comme Jeff Reine Adelaïde, acheté à Arsenal 1,6 million d’euros en 2019 et revendu deux ans plus tard 25 millions à l’Olympique lyonnais, et Karl Toko-Ekambi, engagé pour 1 million d’euros en 2016 (en provenance de Sochaux) et transféré 20 fois plus cher à Villareal en 2018.