Six mois après le départ de son Mentor Nicolas Hulot, le député de la première circonscription de Maine-et-Loire sort du giron de la majorité parlementaire.
Dans le sillage de Nicolas Hulot, futur ministre de l’Ecologie, il s’était engagé aux côtés d’Emmanuel Macron dès janvier 2017. Mathieu Orphelin, élu député d’Angers en juin de la même année, a repris sa liberté hier en quittant le giron de La République en Marche qui forme la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale. Au lendemain du vote de la Loi Anticasseurs au cours duquel il s’est abstenu aux côtés d’une cinquantaine de ses homologues « marcheurs », l’ex-porte-parole de la Fondation Hulot (2012-2015) a justifié sa décision « lourde de sens » dans un courrier électronique adressé aux membres LREM du Palais Bourbon, texte au fil duquel il pointe des avancées insuffisantes à ses yeux sur les « enjeux climatiques, écologiques et sociaux », autant de thèmes sur lesquels il avait engagé sa candidature lors des législatives de 2017.
L’écologie prise au piège du budget
Matthieu Orphelin, 46 ans, qui avait milité au sein d’Europe Ecologie les Verts jusqu’en 2012, a notamment défendu l’an dernier, le projet visant à inscrire dans la Constitution l’interdiction sous trois ans du glyphosate, un herbicide aux effets « probablement cancerogènes » ainsi que l’avait classé en 2015 le CIRC (Centre International de Recherche sur le cancer). Dans la lignée du ministre de la Transition Ecologique Nicolas Hulot, démissionnaire en septembre 2018, il avait dénoncé l’absence de mesures incitatives plus fortes pour accélérer la rénovation énergétique des logements et accompagner dans ces mises en chantier les ménages les plus modestes.
Pour le député angevin, le gouvernement et la majorité présidentielle ne sont « malheureusement au bon rythme sur aucun des grands chantiers de la transition », constat qu’il qualifie d’« échec collectif ». « Plus grave » selon lui, « nous ne nous donnons plus les moyens d’y être, ni de tenir nos engagements, prisonniers de logiques budgétaires et d’arbitrages politiques de court terme ».
Electron libre au sein du groupe LREM, Orphelin avait adopté depuis deux ans une position binaire tout à la fois empreinte de loyalisme à l’égard d’Emmanuel Macron et de divergences assumées publiquement sur quelques grands dossiers sociaux, comme la baisse de 5 euros de l’aide personnalisées au Logement (APL) en juillet 2017. Pendant la crise des gilets jaunes, l’élu angevin avait joué la carte du dialogue dans sa circonscription, en y organisant des rencontres régulières avec les manifestants.