La marque allemande souhaite s’implanter en 2022 dans la zone commerciale de l’ouest d’Angers. Non sans créer quelques remous et susciter de l’inquiétude chez ses concurrents.
L’enseigne de Hard Discount Lidl va-t-elle ouvrir un magasin sur la zone commerciale Grand-Maine, structuré depuis 30 ans autour de sa principale locomotive, l’hypermarché Carrefour (il avait succédé à Euromarché en 1992) ?
Dans les faits, l’opération est quasi-officielle : la marque allemande a racheté 1 400 m² de surface dans les actuels magasins Mobalpa et Meublena (Meubles Rambault) qui doivent déménager. Les lieux répondent parfaitement au modèle que Lidl souhaite adopter pour ses points de vente : des locaux desservis par des grandes baies vitrées, des parkings plantés d’arbres et une source d’énergie solaire générée par des panneaux photovoltaïques installés sur le toit des bâtiments. En point de mire, 2022, date à laquelle ce nouveau magasin doit ouvrir juste en face de l’ « historique » Carrefour, point névralgique du complexe commercial Grand-Maine.
L’arrivée de Lidl rejeté par la CDAC
C’est ici que le bât blesse et commence à cristalliser de vives tensions entre les deux enseignes : depuis plusieurs semaines, les syndicats du distributeur français sortent de bois pour contester un projet qui menace directement la position et la rentabilité du site, et donc de ses salariés. Fin janvier, la section Force Ouvrière était allée jusqu’à présenter une pétition aux clients du magasin, dans laquelle elle mesurait les conséquences d’une implantation de Lidl dans la zone : une perte de 10 % du chiffre d’affaires pour Carrefour et , à la clé, un risque social pesant sur une trentaine d’emplois.
Une position partagée par la Chambre de commerce et d’industrie. Son président, Eric Grelier pointe la distorsion de concurrence que provoquerait l’installation de Lidl dans ce secteur, alors que le périmètre est déjà bien pourvue en surfaces de distribution alimentaires avec, outre Carrefour, des enseignes comme Leclerc, Intermarché, le Super U de Beaucouzé. Quant à Lidl, il possède déjà un point de vente avenue Patton.
La Commission départementale d’aménagement commerciale (CDAC), chargé de veiller à l’équilibre des offres commerciales sur le territoire, ne s’y est pas trompée : lors de sa dernière réunion, cette organe de décision, présidé par le préfet autour de sept élus locaux dont le maire d’Angers Christophe Béchu, a rejeté en bloc l’arrivée du hard discounter à Grand-Maine. Rien n’est toutefois perdu pour l’enseigne allemande, rompue à ce genre de bref de fer avec les autorités administratives. La procédure lui permet en effet de saisir les instances nationales et d’obtenir gain de cause à l’échelon supérieur en revoyant le format de son projet.
Pour rappel, Lidl, qui se trouve en pleine phase de croissance, projette d’ouvrir une cinquantaine de nouveaux magasins par an en France. Plusieurs de ces dossiers sont en cours d’examen dans le département de Maine-et-Loire.