A Nantes et Rennes, les restaurateurs pourront élargir leurs terrasses afin de compenser les règles de distanciation physique. A Angers, la question n’en est encore qu’à l’étude.
Mardi, les bars et restaurants de la ville vont reprendre leur activité : un soulagement pour la profession contrainte à une fermeture administrative depuis le 15 mars. Comme attendu, ces réouvertures au public se dérouleront selon un protocole sanitaire précis dont les modalités ont été dévoilées jeudi soir par le premier ministre Edouard Philippe : les établissements auront la possibilité de servir jusqu’à dix personnes par table mais devront garantir une distance d’un mètre entre chaque groupe. Le port du masque s’imposera à l’ensemble de leurs personnels, cuisiniers et serveurs et, dans les bars, les clients ne pourront consommer qu’en position assise. Ces mesures, qui restreignent la capacité d’accueil des entreprises concernées, nécessitent aussi des adaptations parfois coûteuses, que certaines municipalités, comme Nantes ou Rennes, cherchent à compenser par des assouplissements réglementaires concernant la superficie des terrasses : dans ces deux villes, les enseignes du secteur se verront accordées des dérogations pour agrandir leur surface sur l’espace public, sans que cette extension ne donne lieu à une fiscalité supplémentaire (le taxe d’occupation du domaine public a été annulée pour 2020).
Le député Matthieu Orphelin lance le débat
Qu’en sera-t-il à Angers au cours des prochains mois estivaux ? La voix la plus forte est venue du député « frondeur » Matthieu Orphelin (Ecologie, démocratie et solidarité). L’élu national propose un dispositif analogue à ceux de Nantes ou Paris, associé à un projet de piétonnisation de certaines artères afin de permettre aux bars et restaurants d’étendre leurs terrasses « sur les trottoirs où même sur la voirie sur certains créneaux horaires, comme le midi ou le soir. L’ex-LREM plaide en faveur d’aménagements temporaires prévoyant la fermeture partielle à la circulation automobile du boulevard Foch et de la rue Beaurepaire, qui seraient réduits « à une seule voie le soir » et/ou le week-end, et un accès aux seuls piétons, le soir également, rues Bodinier et Boisnet où l’offre en bars et restaurants est particulièrement dense.
Du côté de la Ville, rien, pour l’heure n’a été acté, mais l’adjoint aux Commerces Stéphane Pabritz, officiellement installé lundi, a laissé entendre au journal Ouest France qu’un projet était en cours d’examen dans la cadre d’une concertation de terrain avec les entreprises du secteur dont on imagine mal qu’elles soient opposées à des mesures qui leur permettraient d’amplifier leurs conditions d’accueil, à condition évidemment qu’elles ne leur coûtent pas plus d’impôt. « Des terrasses seront évidemment allongées quand ce sera possible » a souligné l’adjoint de Christophe Béchu.