Le remaniement préparé par l’Elysée pourrait faire office de tremplin national pour le maire d’Angers qui figure en bonne place sur la liste des « ministrables » possibles.
Christophe Béchu va-t-il résister aux sirènes du gouvernement ? L’ambition nationale qu’on prête depuis longtemps à l’ancien président du conseil départemental de Maine-et-Loire, devenu maire d’Angers en 2014, resurgit à l’occasion du premier grand jeu de chaises musicales annoncé au plus haut sommet de l’Etat. Ce turn-over, précipité par le départ du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, pourrait bien profiter cette fois à Christophe Béchu, pressenti pour prendre un maroquin, un an après avoir raté la marche.
Proche de l’actuel premier ministre Edouard Philippe, qui s’était rallié au candidat Macron dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle en 2017, l’élu angevin, en rupture avec son parti historique Les Républicains dont il fustige la radicalisation sous l’égide de Laurent Wauquiez , semble disposer d’atouts à faire valoir pour prétendre à un poste au sein de l’exécutif : la jeunesse (44 ans), un réseau local (il a occupé tous les échelons depuis 2004), des relais au Sénat où il a siégé jusqu’en 2017, un positionnement politique au centre-droit, une grande aisance médiatique et surtout, une aspiration à s’élever toujours plus haut dans la sphère publique.
Un risque avant les municipales ?
Bien en cour auprès de l’Elysée comme de Matignon, Christophe Béchu avait, sur proposition d’Edouard Philippe, obtenu en avril dernier la présidence du conseil d’administration de l’Agence de financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF). Une nomination en forme d’adoubement qui l’extirpait, pour la première fois, de ses mandats représentatifs locaux. Nombreux avaient alors été les observateurs à voir dans cette ascension l’étape ultime avant le Graal ministériel. L’AFIFT fait-elle à ce point figure d’antichambre du gouvernement ?
A plusieurs reprises, la valse des indiscrétions relayées de près par la presse au cours de ces derniers jours, positionnait Béchu au ministère en charge de la Cohésion des Territoires, un portefeuille dont Jacques Mézard serait dessaisi. D’autres l’imaginent déjà prendre la main sur les dossiers relatifs aux Transports en lieu et place d’Elisabeth Borne, empêtrée dans des soupçons de conflits d’intérêts.
Sur le terrain local, le maire, qui ambitionne pourtant une réélection en 2020, voit ses moindres faits et gestes scrutés par les journalistes et ses opposants politiques qui anticipent dans son éventuel départ l’ouverture d’une fenêtre de tir idéale en vue de la prochain bataille des municipales.
Mardi, Christophe Béchu a annulé sa participation à une journée de quartier programmée de longue date à Monplaisir. L’élu a prétexté un « empêchement majeur » qui l’a conduit, le jour même, à prendre le TGV pour Paris.