Son repreneur parisien, Rougier & Plé, s’engage à conserver l’enseigne « Richer » tout en diversifiant l’offre du magasin au profit des loisirs créatifs.
Rue Chaperonnière, le livre ne va pas complètement disparaître. Lieu de passage historique pour de nombreux angevins en quête de nouvelles pages à tourner, « Richer » sera désormais géré par un groupe parisien, Rougier & Plé, désigné mercredi par le tribunal de commerce d’Angers pour réinvestir dans l’activité du magasin. Ce nouveau propriétaire a une dimension nationale : contrairement à Richer, dont l’enseigne sera pourtant conservée, la librairie n’est pas son cœur de métier, ce qui soulève quelque inquiétude légitime parmi les 20 salariés inclus dans le plan de reprise. Depuis 1854, Rougier & Plé fonde son offre sur une gamme de papeterie axée sur les arts graphiques et les loisirs créatifs (peinture, dessin, coloriages, couture, carterie, scrapbooking…). Rachetée à la fin des années 2000 par un pôle financier associant Asergi et Ginkobiloba, deux sociétés françaises spécialisées en conseil et reprise d’entreprise, la marque a déployé un réseau de franchises sous les enseignes Graphigro, Artéïs ou encore Color’i. En 2013, elle avait fait une percée médiatique suite à la liquidation de Virgin Megastore France en se positionnant sur le rachat de onze de ses magasins, projet qui n’avait finalement pas abouti.
A Angers, l’arrivée d’un repreneur s’annonce comme une bouffée d’oxygène pour Richer, à bout de souffle depuis plusieurs mois : placé en redressement judiciaire le 1er septembre, le magasin a dû, en pleine rentrée littéraire, se résoudre à une cure d’austérité qui s’est traduite par des rayons partiellement vidés de leur contenu, faute d’un réapprovisionnement suffisant en nouveautés.